Charrat : La pascalistaion, une pasteurisation à haute pression, débarque en Valais
La société Fruits de Martigny a acquis, en première valaisanne, une machine de pasteurisation à haute pression. Une innovation permettant de limiter notablement le gaspillage alimentaire.
La pascalisation, voilà un terme que vous ne connaissez certainement pas. Il s’agit pourtant d’une technique de pasteurisation à haute pression qui constitue une avancée majeure pour la sécurité alimentaire et offre de nouvelles perspectives pour la filière agricole.
« La pascalisation permet de prolonger notablement la durée de vie des produits frais »
A Charrat, la société Fruits de Martigny a investi 1 million de francs pour acquérir une machine de ce type. Les explications de son directeur Laurent Rossier : « Notre société, créée en 2001 pour valoriser les fruits et légumes de la région, s’est diversifiée dès 2011 en produisant des jus de fruits et compotes. Mais elle a toujours été confrontée au problème de la durée de vie des produits frais. Avec la pascalisation, elle est prolongée de manière notable. »
Première en Valais, troisième seulement du genre en Suisse, cette machine dispose de nombreux avantages, explique José Morais, chef de production auprès des Fruits de Martigny : « La technique utilisée, qui consiste à soumettre les produits dans leurs emballages finaux à une pression jusqu’à 6’000 bars, pendant quatre à six minutes, permet de repousser, de plusieurs jours ou de plusieurs semaines, la fameuse date limite de consommation. »
De plus, la pascalisation ne recourt à aucun intrant chimique, comme des agents conservateurs. Elle maintient les propriétés nutritionnelles naturelles des produits, en conserve la fraîcheur et contribue fortement à la limitation du gaspillage alimentaire.
Les travaux autour de ce procédé ne datent pas d’hier mais il n’est connu en Suisse que depuis 2010. « Nous en avons entendu parler en 2018 lors d’une foire technique à Nüremberg », précise Laurent Rossier. « Convaincus de son potentiel, nous avons acquis une machine en 2019, avant de la tester et de la mettre sur le marché. »
Utilisée en priorité pour le conditionnement des jus de fruits, la technique est également adaptée à d’autres produits alimentaires, à l’exemple des viandes, de la filière du lait, des soupes et sauces, des plats cuisinés et des poissons. Directeur de Valperca, à Rarogne, qui commercialise des perches valaisannes, David Morard est ainsi très enthousiaste : « Il s’agit d’une méthode de production saine, qui permet, dans notre cas, de doubler la durée de vie de nos filets de perche fumés, sans en altérer la qualité. »